Actualités

Autun | Saône-et-Loire

Quentin a 20 ans, il a souhaité apporter son témoignage en tant que jeune apprenti en situation de handicap, accompagné par le PDIP 71 (Pôle Départemental d’Insertion Professionnelle de Saône-et-Loire).

Nous avons à cette occasion, fait la rencontre de M. Charles-Henri Dufraigne, son employeur et Président de la société familiale Dufraigne. Cette société Autunoise est spécialisée dans les chantiers de maçonnerie/gros œuvre et de restauration de monuments historiques.

1. Cyril Boissot, Promoteur Formation au sein du CFA (Centre de formation d’apprentis) d’Autun était également présent, pour nous expliquer comment le CFA met en place des actions autour de Quentin pour le soutenir dans son apprentissage.
2. David Rodriguez, Conseiller en Insertion Professionnelle au PDIP 71, a également effectué le déplacement pour expliquer son rôle dans la dynamique d’inclusion en milieu ordinaire de Quentin.

– LE PARCOURS DE QUENTIN –

Du milieu ordinaire au milieu protégé

Quentin a commencé sa scolarité dans des établissements classiques. Atteint de troubles dys, c’est vers l’âge de 14 ans qu’il intègrera l’IME (Institut MédicoÉducatif) des Papillons Blancs d’Autun, où il aura l’opportunité de réaliser des stages en milieu protégé, au sein de l’ESAT horticulture et espaces verts de l’association. Il aura également l’occasion de découvrir la mécanique en milieu ordinaire lors d’un stage dans un garage automobile.

Porté par son histoire de famille, Quentin garde un objectif en tête et souhaite réaliser son rêve, devenir maçon !

Du milieu protégé au milieu ordinaire – La maçonnerie dans le sang

Très encouragé et soutenu par sa maman, Quentin souhaite marcher sur les traces de son papa ancien maçon aujourd’hui décédé. « C’est lui qui m’a transmis cette passion ».

C’est alors que L’IMPRO (Institut médicoprofessionnel) des Papillons Blancs d’Autun va contacter M. Boissot, afin d’étudier la faisabilité d’un apprentissage en maçonnerie.

Le CFA d’Autun à l’écoute des besoins de Quentin

1. Boissot a effectué les démarches afin qu’il puisse réaliser son apprentissage dans l’entreprise de M. Dufraigne.
2. Boissot nous explique que le CFA n’a pas de service dédié au suivi des apprentis en situation de handicap comme dans certains CFA, mais qu’il reste à l’écoute des besoins de Quentin et que l’apprentissage en milieu ordinaire est tout à fait réalisable.

Il devrait profiter prochainement de cours de soutiens supplémentaires apportés par le CRA Bourgogne (Centre Ressources Autismes), afin de pouvoir travailler davantage quelques matières plus générales. Les professeurs jouent également le jeu et traduisent certains cours en FALC (Facile à Lire et à Comprendre) pour faciliter la compréhension de certaines données. Des démarches vont également être effectuées afin que Quentin puisse bénéficier de temps supplémentaires lors de ses examens.

Quentin a envie de bien faire, il est heureux de pouvoir s’accomplir dans un métier qui le passionne. Il s’est très bien intégré avec ses 12 camarades de classe et a des résultats très prometteurs en pratique.

La Société Dufraigne n’a pas hésité à travailler avec un jeune en situation de handicap

C’est suite à un stage de quelques jours que M. Dufraigne accepte de s’engager pour 2 ans avec lui !

Quentin se lève tôt le matin, même parfois très tôt (5h00) et c’est au volant de sa propre voiture sans permis qu’il part rejoindre son équipe pour se rendre sur les chantiers. Les journées sont bien remplies et relativement physiques, mais Quentin ne s’est pas trompé, il aime ce qu’il fait. Il a la chance de pouvoir travailler sur des chantiers à hautes responsabilités, sur des monuments de prestiges tel que celui de la restauration du Château de Pommard.

C’est David, Chef de chantier et détenteur de la formation tuteur qui guide Quentin et le pousse à l’autonomie dans la réalisation de son travail. David a entièrement confiance en lui. Animé par la passion du métier et très bien accueilli par l’équipe de la société Dufraigne, il aime surtout réaliser des travaux de picage pour casser les joints. Il apprend aussi à les refaire dans l’objectif de donner une seconde vie à certains vestiges du passé. C’est très valorisant et motivant. Il éprouve une grande satisfaction à voir le résultat de son travail en fin de journée.

1. Dufraigne était réticent à l’idée de repartir sur un contrat d’apprentissage suite à une accumulation de mauvaises expériences dans ce domaine. On peut dire que Quentin l’a réconcilié avec ce type de contrat !

La mission du PDIP 71, accompagner Quentin dans la pérennisation de son projet

« Il faut parfois du temps pour créer du lien avec nos bénéficiaires, nous sommes là pour les accompagner et répondre à leurs besoins. Il est indispensable que Quentin m’accorde sa confiance, nous confie David Rodriguez. Mon objectif est de faire en sorte que tout se passe bien pour lui, qu’il ne se trouve pas en difficulté ou en échec. Je suis très régulièrement en relation avec sa maman qui est très investie dans son projet. Elle est présente pour lui, l’investissement de sa famille est très important et source de motivation pour Quentin, qui traverse parfois les montagnes russes. J’ai un rôle de médiateur et je me dois de faire le lien entre Quentin, l’école, la famille et l’entreprise. Mon travail a été de m’intéresser au versant plus familial et personnel de sa vie, je vais désormais pouvoir me pencher sur son suivi professionnel afin qu’il mène à bien ce beau projet qui lui tient à cœur ».